Historique de la Fondation La main à la pâte

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Historique de la Fondation La main à la pâte

Laboratoire d’idées et de pratiques innovantes depuis près de 30 ans, la Fondation La main à la pâte s’engage auprès des professeurs pour améliorer la qualité de l’enseignement des sciences à l’école et au collège.

Découvrir son histoire

1995

L’impulsion de Georges Charpak et de l’Académie des sciences

L’enseignement scientifique souffre de nombreuses carences, notamment à l’école primaire. Un voyage d’étude à Chicago est organisé à l’initiative de Georges Charpak (prix Nobel de physique 1992), Pierre Léna et Yves Quéré, avec le soutien de l’Académie des sciences dont ils sont membres. Une délégation du ministère de l’Éducation nationale les accompagne. L’objectif : s’inspirer du programme américain Hands-on qui met l’accent sur un enseignement des sciences fondé sur l’expérimentation, l’observation et le questionnement pour lutter contre l’échec scolaire et la violence dans les quartiers défavorisés.

Aujourd’hui encore, l’Académie des sciences reste fortement engagée aux côtés de La main à la pâte. Présente dans la gouvernance de la Fondation, au plus haut niveau, elle l’est aussi au quotidien, à travers les nombreuses contributions scientifiques que ses membres apportent à la production des ressources et des formations pour les enseignants.

1996

Lancement du programme La main à la pâte

De retour des États-Unis, le programme La main à la pâte est lancé. En collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, l’équipe constituée se charge d’accompagner et de former des enseignants, met à disposition des ressources scientifiques et pédagogiques dans les classes et, pour la première fois, mobilise largement la communauté scientifique en soutien aux enseignants du primaire pour contribuer au renouveau de l’enseignement des sciences.

Aujourd’hui, les scientifiques sont toujours présents aux côtés de la Fondation et de ses réseaux : plus de 400 d'entre eux participent chaque année aux actions de formation mises en place dans les Maisons pour la science, 1 500 étudiants scientifiques participent au programme Partenaires scientifiques pour la classe et de nombreux scientifiques accompagnent la Fondation au quotidien, notamment dans la production de ressources pour la classe.
 

1997–2000

De l’expérimentation à l’institutionnalisation

En 1997, le programme prend de l’ampleur. De 350 classes à ses débuts, le dispositif La main à la pâte suscite l’adhésion de plus d’un millier de classes. En novembre de la même année, sont décernés pour la première fois, en partenariat avec l’Académie des sciences, les Prix La main à la pâte, qui distinguent les meilleurs travaux scientifiques réalisés en classe.

En juin 2000, le ministre de l’Éducation nationale décide de faire bénéficier progressivement tous les écoliers d’un enseignement des sciences inspiré de La main à la pâte et adopte un Plan de rénovation de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école (PRESTE). Deux ans plus tard, cette même approche pédagogique est intégrée aux nouveaux programmes de sciences et technologie de l’école primaire.

Aujourd’hui encore, le ministère de l’Éducation nationale, mais aussi celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche apportent leur soutien à la Fondation pour développer l’innovation au service de l’enseignement des sciences. Une convention-cadre entre ces deux ministères, l’Académie des sciences et la Fondation incarne cet engagement commun.

2000

Création du réseau des Centres Pilotes

La main à la pâte met en place le réseau des Centres Pilotes dont plus de la moitié des classes est située en zones d’éducation prioritaire. Ces centres, pensés pour apporter des soutiens de proximité concrets aux enseignants du primaire (prêt de matériel, formation, conseil…) vont devenir au fil des ans les laboratoires territoriaux de La main à la pâte. Ils innovent sans cesse et enrichissent les pratiques du réseau à l’aune d’une vision de l’enseignement des sciences, levier de réduction des inégalités et de promotion du vivre-ensemble.  

Aujourd’hui au nombre de 26, les Centres Pilotes restent un pilier de l’action de La main à la pâte et apportent chaque année leur soutien à plus de 10 000 classes.
 

Début des années 2000

La main à la pâte s’engage à l’international

Alors que de nombreux pays sont confrontés aux mêmes difficultés de l’enseignement des sciences, l’engagement international de La main à la pâte s’impose naturellement. Sa participation active aux côtés de l’Académie des sciences aux travaux de plusieurs organisations internationales (InterAcademy Partnership, OCDE, Unesco…), son soutien à de grands pays émergents comme le Brésil ou la Chine, ou son leadership dans plusieurs projets européens qui ont contribué à inscrire ces enjeux au cœur des priorités de la Commission européenne et des pays membres de l’Union, ont fait partie des temps forts de son action à l’international. En 20 ans, La main à la pâte a ainsi collaboré avec plus de 50 pays, notamment à travers son Séminaire international annuel et de nombreux projets de formation et d’échanges.  

Aujourd’hui, la Fondation poursuit son engagement et concentre son action sur les pays en développement, à travers des programmes de coopération ciblés en Afrique subsaharienne notamment, et via la création de l’Office for Climate Education, dédié à un enjeu mondial pour l’enseignement des sciences, le changement climatique.
 

2006

Du primaire au collège

Au début des années 2000, l’idée d’atténuer la rupture de la pédagogie entre le primaire et la classe de sixième au niveau de l’enseignement scientifique commence à émerger. À la suite de la publication des rapports de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies, le ministère de l’Éducation nationale s’empare du sujet en lançant une réflexion sur le maintien de la science et de la technologie en un seul enseignement, tout en conservant la démarche d’investigation qui a fait ses preuves en primaire.

C’est dans ce contexte que l’enseignement intégré de science et technologie (EIST) voit le jour. Après avoir été expérimenté dans une cinquantaine de collèges entre 2006 et 2010, le modèle est étendu, notamment dans les zones d’éducation prioritaire. Il sera coordonné et accompagné par l’équipe La main à la pâte. Il a préfiguré sur plusieurs points la réforme des collèges de 2016.

Aujourd’hui, la Fondation est toujours en phase avec un enseignement transversal des sciences, qu’elle applique notamment dans les Collèges La main à la pâte, en impliquant sur les mêmes projets des professeurs de technologie, de physique-chimie et de sciences de la vie et de la Terre. La force de ce concept repose sur l’expertise disciplinaire de chacun, tout en favorisant une vision unifiée de la démarche auprès des élèves.
 

2011

Création de la Fondation La main à la pâte

L’Académie des sciences est rejointe par l’École normale supérieure de Paris et l’École normale supérieure de Lyon, déjà soutiens de longue date de La main à la pâte, pour créer la Fondation éponyme. La Fondation englobe l’ensemble des activités conduites jusqu’ici au profit de l’enseignement des sciences au niveau national et international. 

Aujourd’hui, forte d’une équipe de 27 personnes et soutenue par de nombreux partenaires, la Fondation La main à la pâte s’est progressivement renforcée, et a développé une expertise et un savoir-faire reconnus dans ses différents domaines d’action.
 

2012

Lancement des Maisons pour la science

Soutenue par le Programme d'investissements d’avenir, la Fondation lance le projet des Maisons pour la science au service des professeurs. Ces Maisons, initialement au nombre de neuf et à portée régionale, implantées au cœur des universités françaises et associant les rectorats, proposent des formations pour aider les enseignants à faire évoluer leurs pratiques de classe et les rapprocher de la communauté scientifique. La coordination du réseau est assurée par la Fondation La main à la pâte

Aujourd’hui, et malgré l’arrêt en 2019 des financements mobilisés pour la création du réseau, quatre nouvelles Maisons l’ont rejoint. D'autres implantations sont à l’étude et témoignent de l’attractivité du modèle développé.
 

2016

Le réseau des Collèges La main à la pâte voit le jour

Des Collèges pilotes sont mis en place en 2016 comme des prototypes où l’expérimentation pédagogique se nourrit des apports du monde scientifique et technique pour dessiner le collège de demain. Localisés dans les zones d’éducation prioritaire ou les zones rurales pour la moitié d’entre eux, ces établissements visent à favoriser une pratique attrayante et créative des sciences et de la technologie en classe, en favorisant les synergies entre des chercheurs, ingénieurs et techniciens exerçant dans des laboratoires et des entreprises, d’une part, et les professeurs, d’autre part. L’objectif : travailler en équipe pour mettre en place des projets scientifiques interdisciplinaires. 

Aujourd’hui, après avoir expérimenté le dispositif pilote dans plus de 120 collèges, le réseau des Collèges La main à la pâte s’ouvre à tout établissement désireux de faire vivre les sciences en son sein et en lien avec des acteurs extérieurs.
 

2018

Création de l’Office for Climate Education (OCE)

À la suite à l’accord de Paris et de l’accent mis sur la sensibilisation au changement climatique auprès des jeunes générations, la Fondation et des scientifiques du climat décident de créer l’Office for Climate Education (OCE) avec en ligne de mire, l’organisation d’une coopération scientifique, pédagogique et opérationnelle à l’échelle internationale pour l’éducation au changement climatique. L’OCE est lancé officiellement en 2018, sous la forme d’une fondation abritée par la Fondation La main à la pâte, et dont les membres fondateurs sont l’Institut de recherche pour le développement, Météo-France et l’association Météo et Climat. En 2020, l’OCE devient centre de catégorie 2 de l’Unesco. Son action se développe à grande échelle, et notamment dans les pays en développement.

2020

Un tournant dans l’usage du numérique pour répondre aux nouveaux besoins des enseignants

Le confinement induit par la pandémie de la Covid-19 a durablement bouleversé les habitudes des enseignants et des élèves. L’équipement, mais aussi les compétences et les ressources liés au numérique se sont imposés comme des conditions essentielles à la poursuite des apprentissages réalisés à distance. Dans ce contexte, la Fondation s’est fortement mobilisée pour demeurer aux côtés des enseignants, mais aussi des familles, en leur fournissant un dispositif de ressources spécifiques adaptées à l’enseignement à distance. Sa réactivité a été possible grâce à son expérience de longue date dans la conception et le développement d’outils pédagogiques numériques.

Sa stratégie de formation - focalisée depuis quelques années déjà sur l’intégration de modalités distancielles - s’est également avérée particulièrement opportune. En effet, en lançant la même année la plateforme e-learning L@map, qui propose des tutoriels pour faciliter la prise en main par les professeurs de ressources pour la classe, la Fondation a pu maintenir une activité de formation des enseignants et s’est dotée d’un outil structurant pour ses actions futures. Outre ces innovations dans la formation, la Fondation se tourne également directement vers les élèves et explore le potentiel d’outils numériques pouvant être utilisés en classe, tels que les capteurs des smartphones et des tablettes, ou d’activités comme la conception et la fabrication 3D.