Vivre avec le risque

Les volcans, les séismes et les tsunamis ont toujours causé de terribles catastrophes et nourri bien des mythes et croyances. Le mot volcan a pour origine Vulcain, qui était le dieu romain du feu. La mythologie raconte qu’il avait installé ses forges dans le cratère du volcan Vulcano, provoquant des éruptions lors de ses colères. Toutes les civilisations installées sur des terres volcaniques ont imaginé des légendes qui racontent les peurs, la vénération, les offrandes ou les sacrifices faits aux dieux, pour calmer les colères de la Terre.

Aussi fantastiques que soient ces récits, ils reposent sur des dangers réels qui ont eu des effets dévastateurs sur la vie et l’environnement. L’extinction des dinosaures – qu’on attribue généralement à l’impact d’une météorite - serait aussi due à des éruptions volcaniques durant plus d’un million d’années : une telle quantité de gaz et de cendres projetés dans l’atmosphère, aurait refroidi le climat, éliminant la plupart des espèces vivantes.


Si le souvenir de catastrophes anciennes demeure toujours aussi vivant, c’est parce qu’elles ont anéanti des civilisations et peut-être modifié le cours de l’histoire. Ainsi, la civilisation minoenne installée en Crète, disparut vers 1600 avant J.C., à la suite d’un énorme tsunami déclenché par l’explosion d’un volcan sur l’île grecque de Santorin. Cette catastrophe serait le point de départ du mythe de l’Atlantide.

Plus tard, en l’an 79, l’éruption du Vésuve dans le sud de l’Italie, ensevelit sous la boue et les cendres les célèbres villes d’Herculanum et Pompéi, faisant des milliers de morts. Plus récemment en 2004, le séisme au large d’une île indonésienne, entraîna un gigantesque tsunami causant 230 000 morts. En 2010, Haïti fut frappée par un séisme faisant plus de 300 000 morts. En 2011, le séisme très violent près des côtes du Japon, provoqua un tsunami, ravageant des villes entières.

Chaque année, on dénombre un million de séismes dans le monde ! Heureusement, la plupart d’entre eux - comme ceux enregistrés en France – sont à peine ressentis. Les plus puissants sont situés aux frontières des plaques tectoniques et ont souvent des conséquences désastreuses lorsque la population n’y est pas préparée.

L’ampleur d’une catastrophe ne tient pas seulement à la force d’une secousse, mais dépend beaucoup de la capacité d’un pays à s’en protéger. Pour cela, il faut pouvoir évaluer le risque avec des appareils qui détectent les séismes, construire des habitations parasismiques qui résistent aux tremblements de terre, éviter de bâtir des équipements industriels dans les zones à risque, et former les habitants pour qu’ils sachent comment réagir en cas de séisme.

Mais si les peuples persistent à vivre dans les zones à risques, c’est parce qu’elles comportent aussi des avantages. Les volcans offrent plein de ressources. Leur sol très fertile grâce à l’apport de minéraux, permet d’obtenir 3 récoltes de riz par an, au lieu d’une seule, dans les rizières cultivées près des volcans indonésiens. De même, autour de l’Islande, l’eau de mer est très poissonneuse grâce aux sels minéraux issus des volcans.

La chaleur interne des volcans sert aussi à chauffer les habitations et peut être convertie en électricité. Dans certaines régions volcaniques, on exploite les sources thermales, car les eaux minérales soignent les rhumatismes et certaines maladies respiratoires ou digestives.

Les gisements de métaux sont fréquents autour des volcans éteints : on trouve du cuivre et de l’or sur la côte ouest des continents américains, du souffre en Indonésie, et près d’autres volcans, du fer, du plomb, de l’argent, du zinc ou de l’étain. D’autre part, les pierres volcaniques peuvent être utilisées dans la construction des maisons. Enfin, les volcans sont de très beaux endroits pour pratiquer des activités de plein air : randonnée, VTT, ski, parapente.

Quant aux tsunamis – ce mot japonais signifie vague portuaire – ils peuvent théoriquement s’abattre sur toutes les côtes, mais ce risque est souvent négligé par les habitants installés sur le littoral. Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale vit près des côtes et bénéficie des richesses de la mer, qui donne lieu au commerce de la pêche et de l’aquaculture. De plus, le climat souvent plus doux près des océans, attire de nombreux touristes qui viennent goûter aux sports et loisirs de la mer.

Par conséquent, si nous voulons continuer à profiter des ressources présentes dans les zones à risques, nous devons mettre au point des moyens pour prévenir d’éventuelles catastrophes, et savoir nous en protéger lorsqu’elles surviennent.